mercredi 16 août 2017

Quelle est cette barre posée face à l’hôtel de ville ?


Résidence Jehanne de Flandre, place d'Armes
J’étais naguère comme tout le monde : je trouvais l’immeuble posé sur tout le flanc ouest de la place d’Armes bien lourd et bien laid. Quel dommage, pensais-je alors comme tout le monde, d’avoir reconstruit la place – détruite durant la guerre 40 – à grandes pelletées de béton et sans souci d’harmonie ni d’esthétisme. Et comme tout le monde, je tournais le dos à ce grand ensemble compact pour me régaler plutôt de la délicieuse architecture de nos petites maisons anciennes dans les rues alentour.
J’avais tort. Mes yeux se sont ouverts le jour où un ami m’a dit que ce bâtiment était donné en exemple aux étudiants en architecture, qui venaient régulièrement le visiter pour en admirer la réalisation. Bien sûr, ma curiosité a été piquée et j’ai voulu en savoir plus sur l’histoire de cette grande barre, une histoire qui est rattachée à celle de la reconstruction de Valenciennes.

La place d'Armes avant l'incendie de 1940
(photo extraite de la page Facebook de Richard Lemoine)
Tout commence le 22 mai 1940 : un terrible incendie dévore le centre-ville, quatorze jours durant, alors que les habitants, édiles en tête et pompiers y compris, ont fui la cité envahie par l’ennemi. Le sinistre a détruit complètement 642 maisons, partiellement 523 autres, et 440 immeubles commerciaux ont été rayés de la carte ainsi que de nombreux bâtiments publics, dont l’hôtel de ville.
La municipalité va très vite devoir répondre à deux urgences : reloger les sinistrés (dès novembre, la moitié de la population était revenue en ville) et permettre aux commerçants de travailler. En janvier 1941, elle autorise ces derniers à installer 54 baraquements en briques et en ciment sur la place d’Armes, et 18 autres sur la place du Commerce en décembre[1]. Si j’ai bien compris, ces baraquements resteront en activité jusqu’à la veille des années 60 !
Pour la reconstruction de la ville, un architecte urbaniste est nommé : il s’agit d’Albert Laprade. Il est chargé d’établir un plan d’aménagement qui réponde à la fois aux directives du ministère et aux souhaits de la population représentée par une quantité invraisemblable de commissions et sous-commissions… Le malheureux dessinera huit plans successifs, retoqués tantôt par les uns, tantôt par les autres, jusqu’à ce qu’un jury parisien décide que le huitième sera le bon, ce qui, bien sûr, ne satisfait personne et ouvre la voie à de nouvelles critiques. Ce Laprade devait avoir des nerfs d’acier ! Curieusement, dans les diverses biographies qui le concernent sur internet, on ne trouve nulle part mention de ses travaux à Valenciennes. Pourtant, lorsque la reconstruction proprement dite débute, en 1947 (sept ans de réflexion !), c’est le projet Laprade qui est mis en œuvre sur les premiers îlots. Sur la place d’Armes, il s’agit des immeubles qui ouvrent la rue de la Paix, avec leurs toits pentus et leurs grandes mansardes.
Mais un autre architecte a été nommé entre temps, Jean Vergnaud, qui va à nouveau chambouler le plan d’Albert Laprade et redessiner l’îlot numéro 1, celui qui nous intéresse ici. Vergnaud est un « moderniste », il suit les traces de Le Corbusier et les préceptes de la Charte d’Athènes, qui prône une architecture fonctionnelle plutôt qu’esthétique. Il est nommé à Valenciennes à l’époque où le ministre de la Reconstruction n’est autre que Claudius-Petit, grand adepte lui aussi de ces idées novatrices. Donc, le projet Laprade pour la place d’Armes passe à la trappe, au grand chagrin des Valenciennois actuels qui, quand ils le découvrent, se désolent d’avoir été privés de cette reconstruction « à la manière de » avec ses tourelles, ses pignons, ses sculptures, ses mignardises.

Le projet Laprade
(photo extraite du fonds Laprade, sur le site architecture.citechaillot.fr)
Or, pour les architectes contemporains, l’immeuble réalisé par Vergnaud fait figure d’exemple. Il s’agit d’un bâtiment de 150 m de long sur 50 m de large – à l’époque le plus grand bâtiment en béton de France – avec parking en sous-sol, commerces au rez-de-chaussée et « appartements de qualité » dans les étages. Lorsqu’on tourne autour de l’immeuble, on découvre que les sept étages côté place d’Armes ne sont plus que cinq sur les flancs nord et sud et deux seulement à l’arrière, pour éviter l’aspect massif. La longue façade recouverte de pierre blonde est parcourue d’auvents, de niches, de loges, de jardinières, de balcons, qui en coupent la monotonie. Les deux derniers étages sont bâtis en retrait, et sur le toit Vergnaud avait prévu d’installer « une boîte de jazz, un restaurant panoramique, un musée d’art moderne ainsi qu’une composition paysagère en jardin suspendu[2] » qui ne verront pas le jour !

Le projet Vergnaud
(photo provenant des archives du ministère de la Reconstruction, sur le site pss-archi.eu)
La construction de la barre a débuté dans les années 50 – elle est officiellement datée de 1956 – le démarrage des travaux étant soumis à un imprévu : le vidage de la « piscine » ! Des ouvriers ont en effet crevé accidentellement le tunnel souterrain couvrant à cet endroit le passage de la Rhonelle (Valenciennes était au Moyen-âge sillonnée de cours d’eau et de canaux, tous couverts désormais), et l’eau libérée a tranquillement rempli le trou du chantier. Surnommée la « piscine », cette pièce d’eau improvisée a fait un temps la joie des canards, des cygnes et des pêcheurs à la ligne.

La "piscine". On distingue aussi les baraquements destinés aux commerçants
(photo de Michael Richard, extraite de la page Facebook de Richard Lemoine)
Au final, ni Vergnaud (qui a aussi reconstruit l’hôtel de ville) ni Laprade n’auront vu la totalité de leurs idées mises en œuvre. Albert Laprade avait dessiné un nouveau beffroi au sud de la place, et posé un nouveau théâtre au bout de la rue de la Paix ; nous n’avons eu ni l’un ni l’autre. Vergnaud avait imaginé une « promenade urbaine » qui partait de la rue des Récollets, passait sous le porche de l’îlot 1, traversait la place d’Armes et longeait l’hôtel de ville pour se glisser sous un marché couvert (demeuré inexistant) et continuer en coulée verte vers la plaine de Mons ; rien de tout cela n’a été réalisé. Pour les urbanistes d’aujourd’hui, ces manques jouent sans doute un rôle dans notre insatisfaction devant l’état actuel de la place d’Armes qui, en quelque sorte, n’a jamais été finie. Mais la résidence Jehanne de Flandre ne mérite pas le mépris dont elle fait l’objet : représentative de son époque, elle est, selon les mots d’un architecte, « un jalon sur le chemin de l’architecture moderne », et Valenciennes – qui se vante à juste titre d’être innovante dans bien des domaines – peut se réjouir que ce jalon trône dans son centre-ville.

(Publication de la ville de Valenciennes)



[1] Tous les chiffres sont tirés de l’article de Jean-Marie Richez « Les sinistrés valenciennois de 1940 » in Valentiana n° 27 de juin 2001.
[2] Daniel Raes, « Reconstruction de Valenciennes : du pastiche à la modernité », Ecole d’architecture de Lille, 1987.

mercredi 2 août 2017

Quel est ce château qui embaumait sur la place ?


Photographie Ratel
in "La maison du Chasteau d'argent à Valenciennes" par Henri Lemaître

Parmi mes ancêtres figure un épicier : Jules Giard, établi à l’enseigne du Château d’Argent, au décrochement que formait la Place d’Armes avec la rue de Lille avant le grand incendie de 1940. Epicier, il faut entendre ce mot au sens littéral, c’est-à-dire vendeur d’épices et autres produits exotiques et rares. Dans ses « Vagabondages », parus en novembre 2009, l’historienne Yvette Marécaille-Stievenard, née en 1920, partage ses souvenirs de la boutique (qu’elle a dû fréquenter du temps des petits-fils de Jules) : « Je revois l’intérieur en forme de nef haute et profonde, charpenté de poutres énormes qui craquaient au moindre coup de vent… je revois le long du comptoir l’alignement des sacs de jute aux bords retroussés emplis de café vert ou grillé, d’un choix de légumes secs qu’on servait au détail […]. Contre les vitres à petits carreaux, tout un lot de fruits exotiques séchés, de chocolat « Delespaul-Havez » et de miel du Gâtinais. Pas de gaspillage de flacon. On faisait remplir sa bouteille d’huile ou de vinaigre au fût et son pot de moutarde au tonnelet à pression posé près de la caisse enregistreuse… et je respire encore cette odeur sur fond miellé de ranci et de paille humide qui flottait dans la boutique… ». D’autres témoignages parlent aussi des odeurs du magasin, tantôt café, tantôt savon, des odeurs qui sautaient au nez dès la porte franchie.

Jules Giard tenait ce négoce de son père Alfred, qui lui-même l’avait reçu en 1866 de son cousin Amédée, lequel y était entré sous la houlette des frères Hippolyte et Elie Defrance, dont la famille était propriétaire de la droguerie du Château d’Argent depuis 1787. De curieux personnages : à leur époque, les clients appelaient la boutique « la maison des noirs hommes », ou « des sales pattes », ou « des crasses marones » - à ce que raconte Henri Lemaitre en 1904 dans l’opuscule qu’il a consacré à la vénérable maison – comme si leur commerce de droguerie était particulièrement salissant. Mon propre grand-père, René, racontait pour sa part en 1937 que « ce négoce s’appliqua à ravitailler en produits chimiques de toutes sortes les nombreuses usines et notamment les fabriques de sucre qui surgissaient dans tous les villages du Hainaut français. » Puis les Giard ont fait « un commerce intense d’épiceries sèches et en particulier de cafés très appréciés de la clientèle hennuyère. »

L'entrée de la rue de Lille, avec l'épicerie à gauche
(photo extraite de la page Facebook de Richard Lemoine)
Le grand incendie de mai 1940 a réduit en cendres les bâtiments de la Place d’Armes. Ne restent que les cartes postales, qui tentent de restituer la merveille architecturale de ce Château d’Argent et de ses voisines, ce qu’on appelle ici les « maisons espagnoles » qui n’ont pourtant rien à voir avec l’Espagne (on les appelle aussi « maisons scaldiennes », du nom de l’Escaut). Façades à pignon, étages en colombage, toits très pointus, ces maisons en bois étaient courantes autrefois tout le long du fleuve. Valenciennes en a gardé trois[1], sur les sept qui subsisteraient entre Cambrai et Anvers. Le Château d’Argent et son voisin le Café Modeste se dressaient face à la grande Epicerie Parisienne et ce qui est aujourd’hui le restaurant L’Escargot. Ces maisons sont apparues à partir du XIIIe siècle, quand la ville a interdit l’utilisation du chaume pour couvrir les toitures. Elles se caractérisent par des façades assez étroites, tout en hauteur, des étages en encorbellement qui empêchent la pluie de ruisseler sur la maison en bois, et une toiture formant auvent, couverte d’ardoises ou de tuiles. Pour supporter le poids de la construction, on creuse des caves, on bâtit des fondations en dur. Et du coup on n’hésite pas à monter un deuxième étage sur le premier – ce qui ne se faisait pas du temps des toits de chaume – la maison loge plus de monde, et la cave peut accueillir un métier à tisser par exemple. Comme les trois petits cochons, les Valenciennois constatent que plus on construit en dur, mieux on est protégé des dangers extérieurs. L’architecture valenciennoise s’est mise à faire la part belle à la brique, à la pierre calcaire, au grès – celui-ci étant utilisé pour les soubassements parce qu’il protège les murs de l’humidité – tous matériaux trouvés sur place, les carrières étant nombreuses dans les alentours proches.

Maisons en vis-à-vis du Château d'argent
(photo extraite de la page Facebook de Richard Lemoine)
Lorsqu’elles ont disparu, les jolies maisons en bois de la Place d’Armes étaient des antiquités, sans doute peu confortables. Jules n’habitait pas au-dessus de la boutique, il logeait avec sa femme Caroline et leurs nombreux enfants dans une grande maison rue des Foulons. Mort en 1936[2], il n’a pas connu l’incendie qui a dévasté la place et remisé le décor de sa vie quotidienne au rayon des cartes postales.




[1] Elles se situent : 12 rue de Famars (actuellement boutique de prêt-à-porter féminin), 94 rue de Paris (en cours de restauration par le Comité de Sauvegarde du Patrimoine), et 1 rue Askièvre (siège de l’office de tourisme, maison déplacée de la rue de Mons).
[2] Je précise pour les Valenciennois de souche que les Giard libraires et les Giard épiciers étaient apparentés, l’ancêtre commun ayant vécu à Valenciennes au XVIIIe siècle.

lundi 24 juillet 2017

Quel est ce parpaillot que le duc d’Albe rendit immortel ?

Une plaque discrète, apposée sur le mur de la bibliothèque municipale, rue Ferrand, appelle au souvenir de Valentin Conrart – un homme qui doit son étonnant destin au duc d’Albe, ignoble personnage auteur des pages les plus sanglantes de notre histoire.

"Valentin Conrart, de famille valenciennoise,
fonda en 1630 le Cercle Conrart, berceau de l'Académie française"
Des pages très anciennes, qui font remonter à l’époque de la Réforme. En 1520, Luther prend ses distances avec le pape Léon X. En 1541, Calvin s’installe à Genève et organise son Eglise réformée. A partir de 1555, de nombreuses Eglises réformées se créent en France, et entre 1560 et 1598 (date de l’Edit de Nantes) catholiques et protestants vont se cogner dessus à qui mieux mieux pendant les guerres de religion, quarante ans de carnages !
Certes, Valenciennes n’est pas française à cette époque. La ville fait partie des Pays-Bas espagnols, mais elle échange et commerce depuis toujours avec les villes du Nord, notamment Anvers vers où les flots de l’Escaut s’écoulent, et leurs idées réformistes ont trouvé bon accueil chez les bourgeois valenciennois.
Réformistes donc hérétiques : Charles Quint le catholique sera le premier à lancer un Edit contre eux, en 1550, ordonnant « que les femmes fussent enterrées vives et les hommes décapités » s’ils se repentaient de leurs erreurs ; sinon, il fallait les précipiter dans les flammes, point barre. Ces pratiques radicales n’ont cependant pas réussi à éradiquer les protestants des Pays-Bas. Lorsque Philippe II, fils de Charles Quint, lui succède en 1555, il envoie d’abord sa sœur, Marguerite de Parme, gouverner cette province ; la pauvre fut incapable de faire face aux violences des iconoclastes (qui détruisaient les statues religieuses et pillaient les églises) et à la « révolte des gueux » menée en 1566 par le prince luthérien Guillaume d’Orange. Alors Philippe II donna congé à sa sœur et envoya sur nos terres le sanguinaire duc d’Albe.

Il s’appelle Fernando Alvarez de Toledo y Pimentel, c’est un « Grand d’Espagne » qui s’est déjà illustré en remportant d’importantes batailles aux côtés de Charles Quint. Il arrive à Bruxelles le 22 août 1567, investi d’un pouvoir absolu pour réprimer les velléités de liberté de religion. Il crée aussitôt un Conseil des troubles, que tout le monde appelle bientôt Conseil de sang, ce tribunal condamnant sans preuves et envoyant systématiquement à la potence, au bûcher, à la décapitation sans oublier de confisquer les biens des suppliciés. Il se vantera, lorsqu’il rentrera en Espagne en 1573, d’avoir fait périr 18.000 personnes de la main du bourreau, et confisqué pour huit millions de ducats de revenu par an !
Basé à Bruxelles, il nomme des « commissaires » dans les villes qui se trouvent sous sa juridiction. Valenciennes reçoit les siens en janvier 1569. Ainsi que le souligne Arthur Dinaux dans ses « Archives historiques et littéraires du nord de la France et du midi de la Belgique » (publié en 1837), leur rôle « sous le prétexte avoué de rétablir la religion » est évidemment de « confisquer les biens des plus riches bourgeois » ; « tout ce qui avait quelque réputation de richesse, de savoir, de talent, écrit-il encore, était sûr d’attirer les soupçons des sicaires du duc d’Albe, et un soupçon coûtait la vie. »

C’est ainsi que, le 18 janvier 1569, « face à la chapelle Saint-Pierre » (place d’Armes), fut décapité à l’épée, avec une vingtaine d’autres de ses semblables, le bourgeois Pierre Conrart « pour cause d’hérésie et vente d’armes ». Les Conrart sont une très ancienne famille de marchands de Valenciennes, dont on retrouve au fil du temps des membres cités parmi les échevins de la ville. Pierre Conrart, échevin lui-même, eut sept enfants. Après son exécution, son fils Jacques alla s’établir à Paris, en France, pour échapper au Conseil du sang. Car pour survivre il fallait fuir (ou devenir catholique) ! Et c’est à Paris que naquit son fils, Valentin Conrart, en 1603.
Le Bourgeois gentilhomme,
ses boucles et ses rubans
Tallemant des Réaux, huguenot également, dresse dans ses « Historiettes » le portrait de Valentin et de son père, « un bourgeois austère qui ne permettait pas à son fils de porter des jarretières ni des roses de soulier, et qui lui faisait couper les cheveux au-dessus de l’oreille » (pour comprendre de quoi il parle, il faut se figurer les costumes des messieurs à l’époque de Molière). Austère, Jacques Conrart l’était aussi pour ce qui concerne l’avenir de son fils, qu’il destinait à un emploi dans les finances. « Il ne voulait pas, dit Tallemant des Réaux, que son fils étudiât, et est la cause que Conrart ne sait point le latin. »

Ne pas savoir le latin ni le grec, ce sera un grand regret pour Valentin Conrart qui est nommé en 1627 Secrétaire du roi, spécialisé dans les affaires de librairie, c’est-à-dire chargé d’autoriser la parution des livres. Cette occupation fait de lui un personnage central du monde des auteurs, et dès 1629 il réunit chez lui, rue Saint-Martin à Paris, une fois par semaine, des hommes de lettres, ce qu’on a appelé le « Cercle Conrart ». Ce cercle attire l’attention de Richelieu, qui offre de transformer ces réunions en compagnie littéraire placée sous l’autorité royale. En 1635, Conrart qui en est le secrétaire rédige les statuts de cette compagnie, approuvés par Richelieu puis ratifiés par Louis XIII : l’Académie française est née.

Photo Université Jean Monnet de St-Etienne
Celui qui ne savait pas le latin, celui qui n’a rien édité de son vivant, celui dont Boileau s’est moqué en persiflant « j’imite de Conrart le silence prudent », celui dont la notoriété n’atteint aujourd’hui qu’un petit cercle d’érudits, ne serait peut-être devenu qu’un obscur échevin valenciennois de plus sans la hargne sanguinaire du duc d’Albe et l’émigration de son père. Il est ainsi des coups de pied aux fesses de l’Histoire, qui laissent songeur.