Quelle surprise ! Au beau milieu de la Puisaye – le pays de l’écrivain Colette – un panneau d’entrée dans une petite agglomération rurale s’accompagne de cette mention : « Village d’Henri Harpignies » ! Comment ? Vous voulez dire : Harpignies, le peintre de Valenciennes ? Mais oui, celui-là, le nôtre ! Vous êtes arrivés à Saint-Privé, Yonne, le village où l’artiste a vécu une quarantaine d’années et où il est décédé en 1916.
Le souvenir du grand homme est partout, à Saint-Privé. Sa maison, qu’on appelle ici “le château“ (la Trémellerie), trône face à l’église dont les vitraux sont dus à la générosité des Harpignies (le peintre les commandait à son beau-frère, Joseph Vantillard, maître verrier). Son buste se dresse dans le square à côté du monument aux morts de la Première guerre mondiale. L’espace culturel, tout moderne, est baptisé de son nom, manière de le remercier de s’être beaucoup investi dans la vie du village. Et il repose au cimetière municipal, sa tombe sous son portrait, noyée dans les fleurs.
La Trémellerie, où Harpignies a vécu de 1878 jusqu'à sa mort
(photo personnelle)Son buste dans le "Square du Souvenir"
(photo personnelle)Au cimetière, la sépulture d'Harpignies, toute simple au milieu des fleurs
(photo personnelle)
La flamme du souvenir brûle grâce au souffle d’une association, « Les Amis d’Harpignies », créée en 2016 et qui compte aujourd’hui une vingtaine de membres (le village rassemble environ 500 habitants). Lors des prochaines Journées du patrimoine, ces Amis vont organiser à l’église une exposition des œuvres d’Harpignies qui se trouvent chez tout un chacun, car l’artiste faisait volontiers cadeau d’un dessin ou d’un croquis à ses concitoyens. Chaque année au 15 août, l’association organise « l’Eté Harpignies », exposition qui met en valeur les artistes locaux. Et surtout, les Amis d’Harpignies ont créé un « parcours Harpignies », une promenade qui guide les pas dans le village et aux alentours proches.
21 reproductions d'oeuvres agrémentent le "Parcours Harpignies" de Saint-Privé
(photos personnelles)
Harpignies, le « Michel-Ange des arbres » comme l’appelait Anatole France, sert donc ici de moteur à la vie villageoise. Qui s’en plaindra ? Sûrement pas les membres actifs de cette merveilleuse association, « Les Amis d’Harpignies ». Ils mériteraient un jumelage entre eux et nous.
Marie-Christine Blanc remet son prix à un lauréat de "l'Eté Harpignies" 2024
(photo "Les Amis d'Harpignies")
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